ACHEN ET LA LIGNE MAGINOT :
2 secteurs, 1 histoire….
Le secteur défensif de la Sarre est situé entre le secteur fortifié de Faulquemont à l'ouest et le secteur fortifié de Rohrbach à l'est, dans le département de la Moselle.
Il forme une ligne d'une quarantaine de kilomètres le long de la frontière franco-allemande, depuis Lelling, à l'ouest, jusqu'à la Sarre, à l'est, et se prolonge sur l'autre
rive sur quelques kilomètres jusqu'à Achen et la rivière Sattelbach. Sur une vingtaine de kilomètres, le système défensif est basé sur des retenues d'eau et des zones inondables aussi appelée « ligne Maginot aquatique ».
Le secteur fortifié de Rohrbach est situé entre le secteur fortifié de la Sarre à l'ouest et le secteur fortifié des Vosges à l'est. Il forme une ligne le long de la frontière
franco-allemande, juste au nord de Rohrbach-lès-Bitche et de Bitche, de Singling à Sturzelbronn.
Le banc communal de Achen comporte à cheval sur ces 2 secteurs 1 ouvrage, 5 casemates et des petits blocs.
L'ouvrage du Haut-Poirier est un petit ouvrage d'infanterie, comptant quatre blocs. Construit à partir de 1934, il fait partie du sous-secteur de Kalhausen à l'extrémité
orientale du secteur fortifié de la Sarre.
Portant l'indicatif O 220 et installé sur la cote 340, il est intégré à la « ligne principale de résistance » entre les casemates CORF d'intervalle du Grand-Bois à l'ouest et du
Nord-Ouest d'Achen à l'est, mais avec l'évacuation des troupes d'intervalle en juin 1940 et étant hors de portée des canons des gros ouvrages d'artillerie, il est vulnérable[].
L'ouvrage est composé en surface de trois blocs de combat et d'un bloc d'entrée, avec en souterrain des magasins à munitions, des PC, des stocks d'eau, de gazole et de
nourriture, des installations de ventilation et de filtrage de l'air, une usine électrique et une caserne, le tout relié par une galerie profondément enterrée.
L'énergie est fournie par deux groupes électrogènes composés chacun d'un moteur Diesel SMIM 3 SR 19 (fournissant une puissance de 75 ch à 600 tr/min) [], complétés
par un petit groupe auxiliaire.
Les travaux de construction s'étalent de 1934 à 1938 et ses caractéristiques sont alors les suivantes:
- Bloc 1 : Casemate d'infanterie : 1 créneau AM (remplacé par un jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31), 2 cloches AM, 2 cloches GFM B.
- Bloc 2 : Casemate d'infanterie : 1 tourelle pour 2 AM, 1 cloche GFM B.
- Bloc 3 : Casemate d'infanterie et entrée : 1 créneau jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon de 47 mm AC sur birail , 1 créneau jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31, 1 créneau AM (remplacé par un jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31), 1 cloche AM, 2 cloches GFM B (dont une dotée d'un périscope J2).
- Bloc 4 : Entrée de type réduit et issue de secours, greffée sur l'égout visitable, 3 créneaux pour FM.
L'équipage théorique de l'ouvrage était composé de 160 hommes et 3 officiers principalement issus des 133ème RIF, 66ème RAP et du 208ème Bon du Génie de
Forteresse. Le commandement de l’ouvrage était assuré par le Capitaine Gambotti.
Source principale et plus d’informations sur wikimaginot.eu
JUIN 1940 : Un épisode de la la bataille de France dans la Trouée de la Sarre
Au début du conflit sur le front ouest, l'armée française lance l'éphémère opération Sarre et pénètre brièvement en territoire allemand. L'offensive se déroule du 4
septembre au 16 octobre 1939.
Débute alors la Drôle de guerre.
Celle-ci prend définitivement fin le 10 mai 1940 lorsque les armées allemandes lancent le Fall Gelb et déclenchent une vaste offensive contre les Pays-Bas, la Belgique,
le Luxembourg violant la neutralité de ces états, puis franchissent les Ardennes, percent le front français à Sedan afin de prendre à revers la ligne Maginot.
Le 26 mai 1940 le secteur de la Sarre reçoit les premiers détachements de la 1re Division de grenadiers polonais.
Le 14 juin 1940 à l'aube, la Wehrmacht déclenche entre Biding et Sarralbe, sur un front de dix-huit kilomètres englobant la ligne aquatique et les défenses situées à
l'ouest de celle-ci, l'opération Tiger.
L'offensive de 90 000 fantassins du groupe d'armées C commandés par le général von Witzleben, partis de la ligne Siegfried, est précédée par une préparation
d'artillerie tirée par un millier de canons et appuyée par une centaine de Stukas.
Au soir de la bataille, 1 200 soldats allemands ont été tués. 750 défenseurs, issus des forces françaises et polonaises d'un effectif de 17 600 et 39 400 soldats, ont perdu
la vie.
Le 20 juin 1940, la 262ème division d'infanterie allemande du général Theißen déploie ses unités sur les arrières du secteur fortifié de la Sarre, donc au sud de l'ouvrage
du Haut-Poirier et des casemates d'Achen.
Le vendredi 21 juin 1940, les Allemands qui viennent de percer à travers le secteur de la Sarre attaquent le Haut-Poirier par le sud, soit par l'arrière de l'ouvrage.
Vers 14h30, les canons de 105 et 150 mm allemands font leurs premiers réglages sur l'ouvrage, le tir de destruction sur le Haut-Poirier débute à 15h. Les Stosstrupps
(troupes assaut) du 486ème régiment d'Infanterie se préparent et effectuent des tirs de harcèlement à la mitrailleuse et au canon de 37mm.
Vers 18h30, dépourvu d'armement d'infanterie tirant vers l'arrière et de soutien d'artillerie, le bloc 3 est percé un obus de 150 mm qui pénètre dans la chambre de tir.
L'explosion tue les 3 hommes restés sur place : le sergent BEAUVERGER, le caporal-chef SCHOEB et l'adjudant GOURAUD.
Ces combats feront également un mort du côté allemand en la personne de l’Oberfeldwebel Gerhard RESKE du 486ème régiment d’infanterie.
Au soir le commandement se résout à la reddition et les cinq casemates de Wittring, du Grand-Bois, d'Achen Nord-Ouest, d'Achen Nord et d'Achen Nord-Est baissent les
armes, juste avant l'armistice du 22 juin 1940.
Dans le secteur de Faulquemont, le Bambesch se rend le 20 juin et le Kerfent le 21 juin. Dans le secteur de Rohrbach, après la reddition du Haut-Poirier le 21, c'est au
tour du Welschhof le 24 juin.
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Le caporal-chef Marcel François SCHOEB du 133ème régiment d'infanterie de forteresse (133e RIF) est né le 19-11-1917 à Paris, France.
L’adjudant Henri Armand François GOURAUD du 133ème régiment d'infanterie de forteresse (133e RIF) est né le 11-02-1912 à St Nazaire, France.
Le sergent Paul Joseph Marie BEAUVERGER du 133ème régiment d'infanterie de forteresse (133e RIF) est né le 08-09-1915 à Pleumeur-Gautier, France.
L’Oberfeldwebel Gerhard RESKE du 486ème régiment d’infanterie est né le 13/07/1915 à Glumpenau, Haute-Silésie, ex-Reich Allemand (Pologne actuelle).
DECEMBRE 1944 : Un épisode de l’avancée américaine
Le 25 juillet 1944, le front allemand est percé en Normandie. Au mois d'août, l'avancée des troupes de la Troisième armée depuis la Bretagne est fulgurante. Des
groupements motorisés soutenus par des blindés chassent les armées du Reich vers l’est.
L'avancée rapide entraîne des problèmes de logistique et ce n’est que le 10 septembre que la Septième Armée fait la jonction avec la Troisième Armée. Le front est
désormais continu dans l’est de la France.
En Lorraine, les opérations offensives de la Troisième Armée reprennent le 8 novembre et se poursuivent jusqu'en décembre avec la libération de nos villages.
Le 4 décembre le nœud routier de Sarre-Union, essentiel pour la poursuite de l'offensive vers la Sarre, est entièrement sous contrôle américain.
Le 5 décembre au soir, toute la 26ème division d'infanterie est regroupée entre la Sarre et l’Eichel sur une ligne Voellerdingen-Oermingen-Herbitzheim tandis que les
forces allemandes sont positionnées sur une nouvelle ligne de défense s'étendant de Weidesheim, le Grand Bois vers Achen, Singling et Bining en s'appuyant sur les ouvrages de la Ligne Maginot.
Dans la matinée du 6 décembre, un bataillon américain progresse en direction de Kalhausen et les sections sont accueillies par des tirs d'armes automatiques qui
proviennent du Grand Bois. Un autre bataillon américain est bloqué par le feu des casemates au nord d’Achen.
Le 8 décembre, la 26ème division d'infanterie est face à la Ligne Maginot entre Wittring et Achen et au matin l'artillerie US ouvre le feu sur les ouvrages, suivi par une
attaque aérienne effectuée par des chasseurs bombardiers.
Ces appareils larguent 12 bombes à fragmentation ainsi que 16 bidons contenant 6800 litres de napalm. Un bidon de napalm tombe près de la Walckmüle d'Achen et
incendie la grange, l'étable ainsi que les prés alentours.
Toujours le 8, vers midi un bataillon du 104ème régiment découvre les défenses du Haut-Poirier et durant la nuit un passage est établi dans le réseau de barbelé.
Entre temps, les troupes américaines libèrent Achen dans l'après-midi, sans rencontrer d'opposition.
Au matin du 9, couverts par des tirs de bazookas, quatre soldats conduits par le major Gladding pénètrent dans l'enceinte. Les Allemands ripostent, blessent
mortellement l'un des assaillants, le soldat Fred G Scaggs, ainsi qu'un autre combattant. Gladding jette une grenade au phosphore blanc dans un orifice, celle-ci dégage une épaisse fumée et peu après les défenseurs allemands au nombre de 20 se rendent.
La percée de la Ligne Maginot dans le secteur Wittring-Achen se fait sans trop de difficultés pour les GI de la 26ème division, mais l'opération Nordwind, le sursaut
allemand en janvier 1945, rappelle que la guerre n'est pas terminée. La libération définitive de notre contrée ne sera effective que vers la mi-mars 1945.
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Le soldat Fred C Scaggs, matricule 35655421 de la Company B, 1st Battalion, 104th Infantry Regiment, 26th Infantry Division, Third Army est né le 2 avril 1924 à Accoville,
Logan County, West Virginia, USA, fils de Alfred Dow Scaggs et de Anna May (Duncan) Scaggs.
Il est incorporé le 24 mars 1943 à Fort Thomas Newport Kentucky. Il décède le 10 décembre 1944 à l'âge de 20 ans.
Le 31 juillet 1945, une décoration, la Silver Star lui est décernée à titre posthume. En 1948, sa dépouille mortelle est transférée aux USA et le 22 août 1948, il est inhumé
au cimetière de Mc Connell, Logan County, West Virginia, USA.
